Paris web 2020 : éthique, environnement et licornes

C’est avec quelques semaines d’avance que nous avons booké nos tickets pour Paris Web, qui cette années, Covid oblige, s’est déroulé à distance.
Pas de licornes, pas de goodies (ça c’est pas plus mal pour l’environnement), pas de buffet ni d’apéro cette année et une programmation resserrée pour ces deux jours de conférences diffusés en live sur youtube. Moins de conférences donc, mais une large partie de ces conférences sur des sujets qui transcendent bien souvent la frontière entre les métiers du web. UX, UI, CRO, développeurs, chefs de projet et autres product owners n’avaient cette année pas de choix à faire entre 2 conférences se déroulant à la même heure, les conférences s’enchaînant sans se chevaucher.
Cette année Paris Web a pris un tournant beaucoup plus philosophique que technique, en questionnant nos métiers, leur sens, et la façon dont nous pouvons tous, à notre petit niveau, influencer le monde de demain.
Parmi les thèmes les plus abordés, on retrouvait finalement les thématiques qui animent la société dans son ensemble : accessibilité, éthique, exploitation des données privées, inclusion des minorités et transition écologique. Il apparaît clairement que nous sommes à un tournant de l’histoire du Web, depuis Tim Berners-Lee, beaucoup de chemin a été parcouru, et il nous est désormais impossible à nous, professionnels du Web, de ne pas s’engager sur la transformation de la société à travers le web.
L’accessibilité n’est plus une option
L’accessibilité est depuis toujours un des thèmes de prédilection de Paris Web, et cette édition ne déroge pas à la règle.
La Covid a mis en lumière plus que jamais les outils de communication à distance et notamment les outils de visio et de traitement de texte collaboratif : Jitsi, Google Meet, Framapad sont autant d’outils qui permettent d’organiser le travail à distance, mais les outils de visioconférence ne sont pas tous bien adaptés pour les personnes en situation de handicap.
On ne peut aujourd’hui pas estimer précisément le nombre de personnes handicapées en France, mais il semblerait que ce chiffre s’approche des 12 millions de personnes.
Le travail à distance est une véritable aubaine pour de nombreux travailleurs handicapés, mais en pratique, de nombreux travailleurs handicapés ont eu beaucoup de mal à se familiariser avec les outils de travail à distance, dont nombre ne sont pas bien adaptés. Les outils open source sont souvent compliqués à utiliser pour les personnes en situation de handicap, car ils n’ont pas de support, contrairement aux grandes entreprises américaines comme Google ou Zoom. Afin de mieux inclure les personnes en situation de handicap, il est préférable de leur laisser le choix des outils, car leur temps d’adaptation à un nouvel outil est bien plus grand que pour les personnes valides.
Voici quelques bonnes pratiques à intégrer pour les personnes valides en contact avec des personnes en situation de handicap via ces outils :
- Donner la description des fichiers audio pour les personnes sourdes
- Donner la description des photos et vidéos pour les déficients visuels
- Ne pas utiliser trop d’emoji, car ils sont mal lus par les lecteurs d’écran
On en profite pour vous rappeler les recommandations W3C.
Le web d’aujourd’hui n’est plus le web d’hier… pour le pire ?
Internet est une des plus grandes inventions de l’humanité, c’est le seul réseau qui connecte toute la planète.
Le constat est implacable, aujourd’hui, nous sommes en train de remplacer le Web ouvert par un Web qui transforme les utilisateurs en objet du web. Internet, dans les années 90 et 2000 était une porte ouverte sur un monde nouveau, il permettait de découvrir de nouvelles cultures, échanger avec n’importe qui à l’autre bout de la planète, et le bruit du modem était celui de la connexion au reste du monde. Chaotique, imparfait et excitant, c’était ça le Web des années 90 : on explorait, on naviguait, on allait à la rencontre des choses qu’on ne connaissait pas.
D’ailleurs, toute l’iconographie et les mots du Web des années 90 avaient trait à cela : nous étions les Marco Polo de cette fin du 20e siècle.
La particularité du Web, c’est qu’il a été donné à l’humanité sur la base de idées de Richard Stallman, sur le logiciel libre.
Et puis, dans les années 2000, le Web a commencé à se développer massivement. Les premières plateformes pour connecter les hommes entre eux sont apparues : ICQ, AOL, MSN messenger… cela a permis l’émergence d’un Web moderne et à façonné le Web d’aujourd’hui.
Rich média, protocoles https, applications responsives et à la mode ; le web est devenu beau, intelligent, engageant, personnalisé, immersif…
Mais le Web est cassé et malade. Les valeurs actuelles du web sont très différentes des valeurs d’origine, il est devenu un outil de surveillance : tout est tracé, pisté, collecté. Si cette idée est souvent perçue comme du complotisme, on sait pourtant que les données personnelles sont utilisées et exploitées massivement, et ont un impact majeur sur la société et la politique, comme l’a révélé l’affaire Cambridge Analytica.
Les plus gros sites Web d’aujourd’hui et en particulier les GAFA n’existent que pour exploiter les données de leurs utilisateurs : les services proposés et le contenu ne servent qu’à cela. C’est un glissement majeur.
On peut littéralement adapter le message à celui qui le reçoit. On collecte des datas sur votre mode de vie, vos avis sur tel ou tel sujet. On aurait pu penser que le scandale Cambridge Analytica, en mettant au jour l’usage malveillant de nos données personnelles, aurait mis fin à cette pratique, mais c’est toujours de mise, et c’est même ce sur quoi repose le modèle des sociétés les plus puissantes du monde.
Nous utilisons tous les réseaux sociaux et internet de manière volontaire, mais imaginez que dès que vous cliquez quelque part, prenez la parole ou consultez une page, on croise ces insights pour établir un profil très précis de qui nous sommes. Nous acteurs du web nous rendons responsable de complicité du capitalisme de surveillance. L’objectif de tout cela est de modifier le comportement des gens et vérifier en temps réel l’efficacité des stimuli. Nous donnons des données en utilisant ce que nous pensons être des services, et ces données sont exploitées.
Sans nous en rendre compte, nous, travailleurs du Web, avons rendu cela possible.
Malgré RGPD, le nombre de transferts de data ne fait que croître, au point qu’aujourd’hui, le poids des pages Web est essentiellement alourdi par les trackers.
Ajouter une vidéo youtube à une page web, c’est ajouter 24 trackers et 15 cookies.
Les plateformes nous sollicitent en permanence pour stimuler notre activité. Le but n’est pas de nous rapprocher des gens que nous aimons, mais de créer de l’engagement et donc de la valeur pour la plateforme. Les algorithmes sont fait pour nous suggérer des contenus, le Web se transforme en un flow de contenus sélectionnés par des algorithmes. La plupart du temps on oublie que ces outils comme Facebook et consorts ne sont rien sans les utilisateurs, Facebook a besoin de vous, plus que vous n’avez besoin de Facebook.
Internet offre la possibilité d’être tous égaux, et de parler à tous, d’avoir une voix égale que l’on soit américain, népalais, ou même un chien.
Cultivons le small Web, le Web sans arrière pensées où des utilisateurs partagent leur expérience, des ressources et des idées avec d’autres utilisateurs sans chercher à les influencer.
Voici quelques protips pour vous aider à vous prémunir au mieux du tracking et de la collecte de vos données personnelles :
- Extension Webkoll
- Extension Ublock origin
- Extension Privacy badger
- Extension HTTPS everywhere
- Réfléchir avant de fournir ses data
- Quitter les réseaux sociaux
- Ne pas hésiter à payer pour un service, pour éviter justement le partage de nos data
- Exiger, en tant qu’utilisateurs, un meilleur web.
- Choisir des logiciels libres
- S’affranchir le plus possible des produits google
Cookies et privacy
Depuis 2018 la législation sur les cookies à été modifiée, jusque là une simple optout suffisait, aujourd’hui la philosophie a changé et le consentement de l’utilisateur doit être explicite.
Malgré cette nouvelle législation, de nombreux acteurs important du Web ne respectent pas la notion de consentement à l’utilisation des cookies. Le consentement doit être libre, et l’on doit pouvoir le retirer à tout moment ; par ailleurs, un consentement unique ne peut pas justifier plusieurs finalités différentes. Ce n’est pas parce que l’on visite un site que l’on consent à l’utilisation des cookies et le fait de ne pas donner son consentement n’est pas considéré comme du consentement.
Notre responsabilité en tant que concepteurs est d’éviter les dark patterns qui piègent l’utilisateur et lui font donner son consentement sans que ce soit clair. En effet, le consentement doit être éclairé, pour cela l’information doit être lisible et accessible. Le consentement doit impérativement être donné avant le traitement.
Même si les cookies sont nécessaires pour assurer le bon fonctionnement d’un site, les bannières de cookies doivent être présentes. Les cookies de maintien de session par exemple sont nécessaires, et ne nécessitent pas de consentement. Néanmoins il est impératif d’informer l’utilisateur de la collecte de ses données pour lui laisser le choix d’utiliser ou non un site Web.
On constate que de nombreux sites Web pratiquent ce que l’on appelle la “consent fatigue” : cette pratique consiste à lister l’ensemble des cookies et trackers pré-sélectionnés. Pour s’en débarrasser, l’utilisateur devra cocher des dizaines et des dizaines de cases, voire se rendre sur des sites web tierces pour exprimer leur refus. La future e-privacy regulation prévoit de rendre cette pratique illégale pour mieux protéger les utilisateurs.
Pendant longtemps, le non respect de RGPD ne représentait pas un grand risque pour les propriétaires de sites Web, mais nous sommes à un tournant, à titre d’exemple, H&M a récemment écopé d’une amende de 35, 5 millions €.
Mais il est important aussi de se rappeler que les cookies ne sont pas nécessairement malveillants, ils ont été créés par Netscape pour stocker des informations et permettre une navigation de meilleur qualité : maintien de session, du choix de la langue ou du panier d’achat. En revanche quand on a un ordinateur infecté par un malware, il peut en général aller lire les cookies.
Toute information collectée via les cookies est une donnée personnelle, prenez le temps de regarder ce que vous acceptez, et perdez l’habitude d’accepter les cookies sans avoir jeté un oeil aux données personnelles collectées lors de votre navigation.
La green tech est-elle une utopie ?
La green tech se présente en général comme 100% green ou 0% effet de serre.
La technologie 100% green dans les faits devrait être 0 GES, 0 impact (ni planétaire, ni social, ni ressources) ; autant dire que ça n’existe pas, on ne peut pas être 100% green, un service numérique pollue forcément. Quand on parle de compensation carbone, il s’agit de compenser ce que l’on a émis, et c’est une illusion hérétique.
Le 100% green n’existe pas car l’impact numérique n’est pas invisible, loin de là :
- Le matériel (serveurs, infra réseau, device) a une durée de vie de plus en plus courte : la durée de vie d’un téléphone est de 2 ans et demi, celle d’un laptop est de 4 ans et d’un ordinateur de bureau est de 5 ans. Aujourd’hui Seulement 17, 3% du matériel numérique est recyclé
- L’électricité : même un service low tech consomme de l’électricité, et sur ce point nous ne sommes pas égaux d’un pays à l’autre. En France, nous avons le nucléaire, donc l’émission de gaz à effet de serre est faible. Si l’énergie repose sur le charbon à 100% charbon comme en Australie, en comparaison avec la France, une même application avec le même device, les émissions de C02 seront 210x plus importantes qu’en France
- Les ressources : nickel, cuivre, cobalt par exemple, dont les réserves sont très faibles. Les plus gros impacts viennent de la production de nos devices à nous, utilisateurs finaux.
Alors soyons francs, on peut être plus sobre, plus vert, mais 100% green c’est impossible.
Le label Tech4good se retrouve mis à mal par ces constats, c’est purement et simplement du greenwashing :
- Facebook et google financent la formation, l’emploi, des bourses
- Uber investit dans des programmes IA, voitures autonomes, systèmes de recharges
- Lime est Tech4good alors que la durée de vie d’une trottinette Lime est de 23 jours et que le bilan écologique de cette solution de mobilité est déplorable
Tech4good repose sur un seul critère : le bien commun, les autre problématiques ne sont pas traitées dans ce label et l’on oublie aisément que Facebook et Google exploitent les données de leurs utilisateurs, Uber précarise l’emploi et les trottinettes Lime finissent leur vie dans la Seine. La tech n’est pas éthique par défaut, c’est ce que nous en faisons qui la rend éthique ou non.
C’est à nous, consommateurs finaux, de faire preuve d’éthique :
- L’utilisation des devices
- Ne pas acheter des devices inutiles comme par exemple les tests de grossesse électronique, qui n’apportent rien vs les tests non électroniques
- Ne pas utiliser des services qui exploitent les failles du système social
Alors comment agir en tant que concepteurs du Web ?
Il est nécessaire de lutter contre les obésiciels, adopter des méthodes d’éco-conception, être plus sobres numériquement.
Ne l’oublions pas, 80% des features que nous développons sont peu ou pas utilisées. Nous avons détaillé les bonnes pratiques dans un article dédié à l’éco-conception.
L’éthique : le meilleur moyen de changer les choses
Le webmarketing
Que ce soit dans le webmarketing ou dans le développement, il est indispensable de nous positionner dans une démarche éthique. Mais l’éthique de l’un n’est malheureusement pas l’éthique de l’autre, et la perception des uns et des autres diffère selon les sujets.
Nous, professionnels du Web, avons la possibilité d’agir à notre petit niveau, mais pour cela il va falloir se battre.
Le webmarketing et l’éthique ne semblent a priori pas faire bon ménage au premier abord, et pourtant… Le marketing ça n’est ni plus ni moins qu’émettre le bon message auprès des bonnes personnes. Pour les associations et autres ONG, la question ne se pose pas, elles oeuvrent a priori pour le bien commun et ne sont pas dans une démarche mercantile. Mais le marketing est un outil neutre, c’est ce que l’on décide d’en faire qui est bon ou mauvais. Alors pour faire du marketing éthique, il convient de ne pas faire de washing (utiliser un argument fallacieux pour se donner une image faussée et plus reluisante que la réalité). Pour cela on évitera d’utiliser des arguments écologiques (non, une voiture ne PEUT pas être écologique) ou de se servir d’une cause comme le féminisme pour vendre davantage. N’utilisons pas une cause pour détourner l’attention des méfaits causés par une marque.
Il n’y a pas de marque ou d’entreprise 100% éthique, l’objectif c’est de faire le mieux possible.
- Être honnête et transparent
- Promouvoir des valeurs sociales fortes
- Promouvoir la diversité
- Communiquer moins et mieux
Sur la forme, nous avons aussi la possibilité d’agir :
- Choisir l’éco-conception : chercher à réduire l’empreinte écologique à chaque étape du process de fabrication
- Se lancer dans une démarche d’accessibilité
- Privilégier la qualité plutôt que la quantité des supports
- Être RGPD compliant
- Proscrire le mass e-mailing
… et dans le développement ?
Ces derniers temps, on est très préoccupés par l’impact négatif de la technologie, ce qui replace l’éthique au coeur des débats.
Il manque peut être un repère moral fort dans la technologie, qui a peu d’encrage moral par essence. Dans l’open source ou dans la création de projets technologiques, le fait de compartimenter les tâches et ne pas offrir une vision globale est un frein à la prise de conscience du sens du projet sur lequel on travaille, et une tache seule n’a pas forcément le même impact que combinée à une multitude d’autres.
Il manque à l’open source et au développement en général un appui de la communauté et des parties prenantes, malgré cela, la norme du respect des droits humains prend de plus en plus de place dans les meet-ups. De nombreux développeurs, en connaissance de cause, se battent pour limiter le tracking des utilisateurs et pour le respect d’RGPD, notamment quand ils sont prestataires. Mais comment lutter efficacement, sachant qu’aucune clause de conscience n’existe ? Le premier réflexe à avoir est d’exposer les faits et de partager ce qui éthiquement nous pose un problème avec ses collaborateurs : il est possible que le commanditaire n’ait simplement pas envisagé l’aspect non éthique d’un feature et revienne dessus. Si malgré cela on est confronté à un refus, on peut chercher de l’appui auprès d’associations spécialisées dans le domaine, elles sauront souvent vous guider avec des points d’appuis juridiques ou jurisprudentiels.
Attention néanmoins, car la morale et l’éthique ne se confondent pas, par exemple les algorithmes des réseaux sociaux bannissent la nudité… y compris celle des peintures classiques !
Améliorer la représentativité des femmes et des minorités dans la tech
La tech c’est aussi un sujet RH à part entière, et la problématique du recrutement des femmes est récurrente dans notre domaine d’activité, où elles sont souvent sous-représentées.
Le langage utilisé dans les offres d’emploi influence les choix de l’utilisateur et donc leur capacité à postuler ou non à une offre. Si on a un cerveau (rassurez-vous, nous en avons), on a nécessairement des biais inconscients, qui influencent la décision et le comportement en général. En français, la forme masculine est utilisée quand on a besoin d’un genre neutre, ce qui crée un biais inconscient. Le fait de créer des stéréotypes de genre dès l’enfance fait que les garçons sont encouragés à être compétitifs, et les filles à prendre soin de l’autre ; ces stéréotypes ont une influence à l’âge adulte.
On assigne des professions au sexe dès la naissance. On considère par exemple que les femmes sont prédisposées pour les arts et les langues, et les hommes pour les sciences et les mathématiques, ce qui est statistiquement faux, les compétences sont très équilibrées. La société crée des stéréotypes de groupes, et ces stéréotypes résonnent dans la réalité : les membres du groupe ont une propension à se comporter comme le stéréotype l’énonce de manière totalement inconsciente. Cette menace de stéréotype fonctionne aussi bien pour les hommes que les femmes, les hommes sont par exemple considérés comme moins doués avec les enfants.
Dans les sciences, technologies, ingénierie et mathématiques, le stéréotype est très fort. Les biais sont reproduits par l’intelligence artificielle : par exemple, si l’on tape le mot “développeurs” dans google image, on trouve 52% d’images d’hommes, 26% d’images neutres, 13% d’équipes mixtes, et 5% d’images de femmes.
Les mots choisis dans les offres d’emploi sont interprétés différemment par les hommes et femmes. Certains mots sont encourageants pour les hommes et décourageants pour les femmes. On abaisse donc la propension des femmes à postuler pour un job, c’est ce qu’on appelle une langue à connotation masculine. Dans les STIM (science, technologie, ingénierie et mathématiques), 92% des offres d’emploi ont une connotation masculine.
Ecrire de façon inclusive c’est se laisser la possibilité d’attirer des talents d’horizons divers, de genres divers etc. Les candidats traditionnels, eux, ne seront pas dissuadés de postuler. Avec un langage inclusif, on attire de 42% à 100% de candidatures supplémentaires.
Mais c’est quoi être inclusif dans une offre d’emploi ?
- Utiliser du langage encourageant, mettant en valeur la collaboration plutôt que la compétition
- Mettre l’accent sur le soutien et l’entraide plutôt que sur le management.
- Ne pas tomber dans trop de superlatif, car ils sont dissuasifs pour les talents d’horizons divers
- Bannir la culture de la compétition qui n’attire pas les les profils différents
Les femmes et les minorités aiment entrevoir la culture d’entreprise, et savoir s’ils pourront s’y sentir valorisés et à l’aise.
Quand on visualise un développeur, on visualise, à cause de nos biais des hommes jeunes et blanc, plutot qu’une femme noire de 45 ans et plus, pourtant elle est peut être le talent dont vous avez besoin.
Dans une démarche UX, les user stories mixtes “en tant qu’utilisateur ou utilisatrice” permet de mieux inclure le besoin des femmes, l’utilisation des 2 formes dans les user stories sont une aide à une meilleure conception et au développement d’une empathie inclusive.
Le comportement des hommes et des femmes face aux offres d’emplois est radicalement différent : un homme postule quand il couvre entre 40 et 60% des exigences tandis qu’une femme ne postulera que si couvre entre 90 et 100% des compétences annoncées. Cela s’explique par le fait que les femmes ont été socialisées pour être honnêtes et diligentes. Nos biais ont une influence sur notre langage qui a lui-même une incidence sur notre vie.
Attirer des talents d’horizons divers dans l’industrie Web commence par écrire avec un langage inclusif pour inviter les profils différents à rejoindre l’industrie.
Pour conclure
Cette édition nous aura permis d’interroger notre rôle dans la construction du monde de demain, dont nous minimisons trop souvent l’impact.
La communauté des travailleurs du Web est portée par des valeurs essentielles que sont le partage de connaissance, la liberté et la volonté d’agir pour le bien commun. Si nous ne pouvons pas être parfaits, il nous appartient de faire le mieux possible pour impacter positivement le monde de demain et opérer un léger retour en arrière dans notre manière de créer et consommer le Web.
Soyons transparents, honnêtes, conscients, inclusifs et n’achetons pas les derniers devices à la mode.
On remercie Paris Web qui une fois de plus a su nous offrir des conférences de qualité menées par des intervenants experts et ouverts.
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