Petite histoire du design responsable
L’éthique est le nouveau leitmotiv de nos sociétés : depuis plusieurs années les scandales environnementaux, éthiques et sociaux se multiplient sur les réseaux sociaux et dans les médias ; ils nous font prendre conscience petit à petit de l’impact de nos actions sur notre monde.
Un vent de changement souffle et s’installe dans notre manière de consommer : coopératives, producteurs locaux, compensation de l’empreinte carbone, retour au DIY, etc… En d’autre termes : consommer moins pour consommer mieux tout en prenant soin de nous et du monde qui nous entoure.
Ces changements profonds impactent toutes les couches de la société, y compris le design. Comment agir en tant que designer ? C’est une question à laquelle nous allons tenter de répondre.
Comprendre, pour commencer à agir.
La révolution numérique a permis une accélération drastique du rythme d’évolution et de consommation, pour le meilleur mais aussi pour le pire.
Gafa, Netu et consorts font désormais partie de notre paysage, mais l’impact environnemental du numérique n’est pas toujours bien connu. Voici, quelques chiffres pour comprendre l’ampleur du phénomène :
Une nouvelle pollution
La dématérialisation a introduit des technologies énergivores qui vont à l’encontre de la promesse faite aux consommateurs : réduire la pollution notamment en réduisant la quantité de papier. Paradoxalement, plus on dématérialise plus on utilise de matières, plus on miniaturise et complexifie les composants plus on alourdit l’impact environnemental.
Le bilan est sévère ! Une nouvelle forme de pollution est apparue : la pollution numérique, engendrée en grande partie par la fabrication de nos différents devices. Toutes les étapes du cycle de vie d’un objet, depuis l’extraction des matières premières qui le composent, jusqu’à son élimination en fin de vie, génèrent des émissions de CO₂. Ces cycles sont ceux qui demandent le plus d’énergie, de traitements chimiques, de métaux rares, et sont plus polluant que le fonctionnement en lui même de l’appareil.
Qui sont les pollueurs ?
Il serait difficile de tous les énumérer tant ils sont nombreux, mais voici les principaux pollueurs :
Les datas centers :
Derrière chaque plateforme que nous utilisons se cache un data center permettant de stocker, gérer et distribuer le contenu que nous consommons. Ce sont des centaines d’ordinateurs fonctionnant sans interruption à pleine puissance, qui, pour éviter la surchauffe ou la panne ont besoin d’être refroidis en permanence. Ces centres sont de véritables gouffre énergétiques consommateurs d’énergies fossiles (majoritairement du charbon). En plus d’être polluants, ils ont un impact supplémentaire sur l’environnement à cause des produits chimiques nécessaires à leur fabrication (batteries, processeurs…). Ils représentent 2% du total des émissions de gaz à effet de serre, autant que l’aviation et l’industrie. Actuellement la plupart des géants d’internet cherchent à être plus respectueux de l’environnement en se tournant vers des énergies renouvelables, des système d’évaporations, le contrôle de température, une réductions des serveurs en heures creuses ou encore en construisant des centres dans des pays au climat naturellement froid. Google a, pour sa part, implanté un de ses centres en Finlande, où les serveurs sont refroidis grâce à l’eau de mer, glaciale. Dans les faits ce type de solutions reste marginal, de plus en plus de pays exigent que leur données soient stockées sur des serveurs situés sur leur territoire, notamment en raison de la législation sur les données personnelles (comme en Europe avec RGPD).
Si vous voulez en apprendre plus sur les Data center, nous vous invitons à lire l’article paru dans Le Big Data sur ce sujet : ”Comment réduire l’impact des data center sur l’environnement“, afin de comprendre les enjeux liés aux data centers.
Le streaming vidéo et la vidéo à la demande :
Vous êtes vous déjà demandé ce qui se cachait derrière les plateformes comme Netflix, Amazon Prime vidéo ou encore Youtube ?
Le streaming vidéo représente aujourd’hui 60, 6% du trafic global sur internet, que l’on peut découper en 4 grands types de contenus :
- La vidéo à la demande (Netflix, Amazon Prime, Open Load…) occupe 34% du flux de données mondiales de la vidéo en ligne,
- La pornographie représente 27%,
- Les tubes (vidéos courtes hébergées sur des plateformes comme YouTube) représentent 21%,
- Les vidéos hébergées sur les réseaux sociaux représentent 18%
Bon à savoir : 10h de visionnage de vidéo HD en ligne polluent autant que l’ensemble des articles Wikipédia en ligne ! Netflix à lui seul représente 13% de la bande passante mondiale et 25% en France!
Toutes ces plateformes sont de plus en plus énergivores, en grande partie à cause de l’accroissement de la qualité vidéo, mais également par les ressources qu’elles mobilisent (équipement, réseaux, data centers…). Il apparaît clair que la pollution liée à la consommation de vidéos en streaming va s’accroître, la demande étant grandissante. En tant que consommateurs, vous comme moi, il serait intéressant de réfléchir à une doctrine conceptualisé par Frédéric Bordage : la sobriété numérique. Ce terme désigne la démarche qui incite à un usage modéré du numérique et qui alerte sur l’empreinte carbone de ce secteur, et notamment sur la consommation énergétique.
Le cloud :
C’est devenu un outil indispensable au quotidien : stocker, partager, avoir accès à tout moment à nos fichiers depuis n’importe quel device a changé notre manière d’organiser nos données. Le revers de la médaille, c’est que le cloud ce sont… des data centers. La boucle est bouclée.
Les mouvements émergents
Forts de ces constats, de nombreux chercheurs introduisent depuis plusieurs années la notion environnementale dans leur réflexion et leur manière de concevoir. L’approche du design est en train de subir une mutation à suivre de près.
L’expérience utilisateur : premier rempart au gaspillage d’énergie
Donald Arthur Norman, chercheur en sciences cognitives, est l’un des précurseurs de l’UX. Il introduit la notion “d’expérience utilisateur”, dans un livre intitulé “The Design of Everyday things” publié en 1988. Contrairement à ses prédécesseurs (concentrés sur le système et le look and feel), Norman concentre ses recherches sur les besoins de l’utilisateur. Il définit l’UX comme une façon de concevoir le monde en mettant l’accent sur la fabrication de produits utilisables et compréhensibles, souhaitant couvrir au maximum tous les aspects de l’expérience qu’aura une personne avec le système.
De nos jours ce terme s’est largement répandu : l’UX, en privilégiant l’efficience de l’architecture de l’information et les besoins de l’utilisateur, s’inscrit dans une démarche d’éco-conception visant à éliminer le superflu, pour ne garder que l’essentiel et donc limiter la consommation d’énergie. Permettant ainsi à l’utilisateur d’optimiser son temps, et de trouver plus rapidement les informations voulues. L’expérience utilisateur en ne conservant que l’essentiel, permet aussi de réduire les coûts de développements.
Le saviez vous ?
Une des premières traces de cas pratique écrite, de ce que nous appelons aujourd’hui l’expérience utilisateur daterait de 1430. Léonard de Vinci, fut chargé de concevoir la cuisine pour une fête organisé par le duc de Milan ; De Vinci imagine, conçoit et réalise des bandes pour transporter les aliments jusqu’aux préparateurs. Même si cette expérience fut un désastre en termes d’ingénierie, cette histoire porte la trace des pratiques de conceptions d’expérience utilisateur à venir.
Un nouveau terme émerge très lentement : le Green UX !
Quelle différence avec l’UX me direz-vous? Les grandes lignes directrices du Green UX sont les suivantes :
- Réduire la pollution dans notre processus de travail
- Comprendre l’infrastructure Internet et comment le design façonne la consommation d’énergie,
- Ajouter une dimension durable à la conception des produits et travailler avec les comportements, les croyances et les attitudes humaines.
Il s’agit plus simplement de prendre en compte l’impact environnemental avant de commencer la conception et de le garder à l’esprit tout au long de sa conception., que ce soit par le choix de l’hébergeur, du traitement des images, ou encore de proposer des fonctionnalités qui permettent d’agir sur un facteur polluant. Un exemple concret : Uber eats propose de ne pas ajouter de couvert en plastique à sa commande. Une petite fonctionnalité et un petit geste qui à long terme permet de réduire les déchets !
Le Circular Design
Le Circular Design est un concept qui est né chez IDEO, une des premières agences de design créée en 1991 aux États-Unis, également à l’origine du désormais célèbre Design Thinking.
Basée sur les principes de l’économie et de l’écologie circulaire, il consiste à créer une de chaîne de consommation durable, où un produit, au lieu d’avoir seulement un schéma classique (création, vie et mort) s’inscrit dans une chaîne d’utilisation ou de réutilisation. Ce concept invite à réfléchir et à se remettre en question sur toutes les étapes de fabrication, de distribution, de vente, l’influence du produit conçue sur les autres produits (autrement dit penser à l’écosystème du produit) et sur le rôle de tous les acteurs inhérents au projet. Ainsi, gâchis, déchets, dépenses inutiles, surconsommation sont évités ou au moins maîtrisés. Ce modèle vous intrigue ? Rendez-vous sur le site dédié !
Le mouvement Green IT
Le mouvement Green IT a vu le jour en 1992 en réaction à l’impact environnemental grandissant de l’IT. L’objectif de ce mouvement est de réduire l’empreinte écologique, économique et sociale des technologies de l’information et de la communication (TIC) en prenant en compte les contraintes et les coûts en énergie des matériels informatiques afin de mesurer et d’améliorer la consommation d’énergie produite par notre environnement informatique.
Green IT est également une communauté, créée en 2004 par Frédéric Bordage, expert français du numérique responsable. Des acteurs du numérique responsable s’intéressent à divers thèmes dont la sobriété numérique, l’éco-conception des services numériques ou encore à la lowtech. Plus largement ils réfléchissent et agissent pour un futur numérique alternatif et responsable. Ouverte à tous, cette plateforme encourage le dialogue, partage des conseils et des outils, pour que chacun puisse agir à son échelle.
L’éco-conception et ses enjeux
De toutes ces influences et sphères est apparu le drapeau de l’éco-conception, définie par l’AFNOR en ces termes : l’éco-conception c’est « Intégrer l’environnement dès la conception d’un produit ou service, et lors de toutes les étapes de son cycle de vie”. Il convient donc d’intégrer cette notion dès les prémices ! Une bonne éco-conception comme une bonne UX demandent de se concentrer sur l’essentiel et l’usage.
En plus des objectif écologiques ou économiques, l’éco-conception promeut des valeurs sociales comme l’accessibilité physiologique et matérielle. Il faut considérer que tous les utilisateurs ne sont pas égaux et intégrer les facteurs humains dans le processus de réflexion : concrètement cela revient à faciliter l’accès aux applications numériques aux utilisateurs en situation de handicap, en réduisant par exemple le nombre d’actions et les features superflues.
Cette démarche intègre également les inégalités technologiques entre les utilisateurs : qualité de connexion, ancienneté des devices, et tout autre critère étant vecteur d’une utilisabilité partielle ou totale en raison de facteurs externes divers.
Un des premiers avantages de l’éco-conception est évidemment la réduction de l’empreinte carbone, une valeur ajoutée appréciée des consommateurs comme gage d’intégrité éthique. Un autre aspect intéressant est de limiter la conception aux fonctionnalités essentielles, afin d’obtenir un service qui se démarque de ses concurrents en leur proposant une expérience simple et efficiente, sans features développées inutilement car inusitées.
Cette démarche présente également un avantage économique pour les annonceurs : Il s’agit ici de limiter les coûts de conception. Que ce soit en réduisant les dépenses en matières premières non nécessaires, ou dans le cadre d’un service numérique en réduisant ou supprimant les fonctionnalités superflues, tout le monde y gagne ! Les frais de développements sont maîtrisés, l’expérience utilisateur est éprouvée, les frais d’hébergement sont plus faibles, les temps de chargement meilleurs, et les feuilles de style plus légères.
Les bonnes pratiques
Le changement commence par des petits gestes et des petites actions. Nous vous livrons quelques bonnes pratiques pour intégrer l’éco-conception dans nos métiers.
Dans la conception technique, et l’environnement professionnel :
- Choix d’un hébergeur “vert” : Les hébergeurs de ce type ont la particularité d’utiliser uniquement des énergies renouvelables pour faire fonctionner leurs data centers, mais aussi de les refroidir (le plus possible) par des moyens naturels.
- Utiliser une électricité verte : L’électricité utilisée pour le projet doit être produite à partir de sources d’énergies renouvelables. Le plus simple pour y parvenir est d’acheter des certificats EECS / RECS pouvant être fournis par votre fournisseur d’électricité.
- Utiliser des serveurs virtualisés : mutualiser les ressources machines en mettant en place la virtualisation. Une seule machine physique pourra se comporter et offrir la même souplesse que 2 serveurs. Le processeur et la mémoire vive seront utilisés de façon optimale tout en consommant moins d’électricité que 2 serveurs physiques. Cette démarche permet également de réduire la quantité de déchets électroniques générés par le site.
- Installer le minimum requis sur le serveur : Supprimez tout ce qui n’est pas indispensable.
- Testez votre site, ou celui de votre choix pour voir son impact avec Ecoindex
- Choisir les technologies les plus adaptées : Il est essentiel de choisir l’outil le plus économe en fonction de ses besoins et contraintes métier, parmi les 5 grandes familles de solutions
Pour la conception et le design
- Éliminer les fonctionnalités inutiles, ou du moins les limiter. En effet plus une interface est dépouillée plus elle est simple d’utilisation ! Cela permet aussi de se concentrer sur les vrais besoins de l’utilisateur.
- Fluidifier le processus en réduisant le nombres de pages, d’interactions ou d’étapes au stricte nécessaire. Cela réduit le temps nécessaire à l’utilisateur pour atteindre ses objectifs ; le temps gagné c’est de l’empreinte carbone en moins.
- Créer un site responsive qui s’adaptera à la taille du device, pensez à aller plus loin en épousant la stratégie “Mobile first” qui présente l’avantage de ne pas laisser de place à une multitude de features par forcément utiles.
- Préférez un design simple et épurée en vous appuyant sur les possibilités de l’HTML5 et du CSS pour concevoir. Concevez en atomic design : Cela permet une conception évolutive & homogénéisée, et allège les feuilles de styles et le développement.
- Si vous utilisez un CMS, choisissez le léger : La plupart des thèmes privilégient l’esthétique et la richesse fonctionnelle au détriment de l’efficience, de l’accessibilité, et de l’éco-conception. Avant de choisir un thème, il est indispensable de vérifier ses principaux paramètres techniques : taille du DOM, poids, et nombre d’allers-retours avec le serveur. On préfèrera un thème minimaliste – pas d’images ou d’icône pour l’interface, pas de composants importants tels que carrousel et Google Maps dynamiques, etc. – quitte à rajouter des fonctionnalités essentielles en fonction de son usage.
- Limiter le nombre et les styles de polices, au delà de l’aspect esthétique cela limite la consommation de données, préférez les glyphes aux images (exemple les listes). Pour tout savoir du choix de police : c’est par ici
- Au niveau du CSS : Regrouper les images de petite taille (interface du site par exemple) dans un ou des fichiers communs. Ce procédé permet de réduire significativement le nombre de requêtes HTTP. Beaucoup de services en ligne gratuits permettent de générer ces spritesheets.
- S’appuyer sur un ensemble de CSS plutôt que sur une seule CSS. Appeler uniquement les CSS utiles en fonction du contexte. Cela permet de limiter le poids de la page lors du premier téléchargement, d’économiser de la bande passante et de réduire la charge CPU. Pensez à fournir un CSS print le plus dépouillé possible
- Au niveau des images : Pensez à adapter la qualité de vos images et à ne pas en abuser, en bref optimisez vos images ! Il en va de même pour les vidéos Redimensionner les images en dehors du HTML (ne pas utiliser les attributs “height” et “width”).
- Recycler des éléments : Une image peut servir à plusieurs endroits, ou être de nouveau utilisée avec des filtres CSS pour en modifier l’aspect.
- Optimiser les fichiers SVG. Le fichier a deux avantages : le premier est qu’il peut être modifié sans dégradation de qualité et il est moins lourd que les images Bitmap. De nombreux outils de réduction et d’optimisation sont disponibles tels que Compressor.io, SVG Cleaner, SVGO, etc Si vous pouvez, remplacez les images BITMAP par des CSS, des pictos, des glyphes ou des icônes fournies par une webfont
- Privilégiez les SVG , qui s’adapte mieux aux différentes dimensions d’écran.
- Pour découvrir les 115 bonnes pratiques pour l’hébergement, le développement, etc : c’est par là !
Pour conclure et aller plus loin
L’éco-design est un sujet riche et complexe, regroupant de nombreuses informations et acteurs à considérer. Le plus important est de prendre conscience des impacts de nos gestes au quotidien et agir quand nous le pouvons, et ce même dans notre métier. On ne peut pas tout changer radicalement du jour au lendemain mais pas à pas, chacun peut agir à son échelle tout en faisant le moins de mal possible à notre planète.
- Un livre de référence : Eco conception web : les 115 bonnes pratiques, rédigé par Frédéric Bordage, un spécialiste français du numérique responsable. Il partage à travers cet ouvrage des recommandations simples et précises que vous pouvez appliquer à votre prochain site pour réduire son impact environnemental.
- Un site (si vous n’êtes pas trop livre) : créée en 2004, GreenIT.fr est la communauté des acteurs du numérique responsable et vous propose une checklist basé sur le livre de Frédéric Bordage, ainsi que des conseils !
- Un documentaire sur l‘éthique dans le design réalisé par Gauthier Roussilhe. On y retrouve le témoignages de 12 designers qui conçoivent avec des méthodes éthiques. Ce documentaire apporte des éléments de réponses sur la responsabilité des choix du designer et les valeurs éthiques, morales et humaines.
- Mesurer son empreinte carbone perso : Faire le test
- Des conférences vidéos pour l’inspiration: James Christies fondateur de SustainableUX propose une conférence annuelle gratuite pour les concepteurs UX et Web qui veulent lutter contre le changement climatiques.
- Un outil : Clickclean pour vous aider à savoir si vos applications favorites sont écolos
- Une application : Greenly pour mesurer et suivre son impact via ses dépenses, simple intelligent et efficace !
Prêt à changer ? Vous avez envie de refondre votre site web pour en réduire l’impact sur l’environnement ? N’hésitez pas à nous contacter
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